[BG] Cala'ad

Depuis plus de cinq vies d'homme, Calad parcourt les terres de Faerûn. C'est un elfe de taille moyenne, les cheveux tirant vers le blanc. On peut lire dans ses yeux les âges qu'il a traversés. Une certaine prestance se dégage de cet être aux gestes mesurés, à la parole rare mais souvent vraie. Il est assez simplement vêtu : le plus souvent, des vêtements simples et quelques pièces de cuir. En l'observant de loin, on croirait que ses vêtements sont tâchés ; mais en approchant un peu plus près, on constate que cette souillure semble voulue. Comme pour se fondre dans la nature, près des arbres. Pour ceux qui l'accompagnent en forêt, vous le verrez assez souvent poser la main contre un arbre les yeux clos, ou encore s’asseoir non loin d'un animal, le regarder et chuchoter vers lui. A première vue, il est difficile d'avoir peur de lui. Même si son attitude inspire un certain respect, sa posture voûtée, l'absence d'arme ou de métal sur lui ne lui donnent pas l'air menaçant. Cependant, ceux qui l'ont vu combattre ont pu être témoin de l'incroyable force des éléments qui réside en cet être.

C'est dans les lointaines contrées elfiques qu'a commencée la vie de Calad. Au cœur de la forêt, il apprit à survivre dans un environnement hostile comme tout elfe vivant autour de lui. Alors que plusieurs de ses congénères se passionnaient pour le maniement de l'arc, de l'épée longue ou bien pour les arcanes, le jeune Calad se sentait plus à son aise au pied de l'immense chêne et de la vie animale qui régnait autour. C'est ainsi qu'il rencontra son mentor. Un archi-druide de Sylvanus nommé Gil-Gay'ed qui vit en lui un grand potentiel. Les années qui suivirent furent une révélation. Très rapidement, Calad apprit à reconnaître les signes que la Nature envoie. Toujours à Son écoute, il lisait la santé d'un arbre dans son écorce ou dans ses feuilles. Bientôt, on lui apprit à observer les animaux, à leur "parler" faute d'un autre mot. Cent ans s'étaient écoulés, la voie du druidisme ouvrait ses bras à Calad.

Vinrent alors les années noires. Une ombre s'étendait sur la forêt. Depuis plusieurs décades, on savait bien que la forêt reculait. Cependant, on était loin de s'attendre à ce qui arrivât. Il s'avérât qu'un météore s'était écrasé proche de la lisière sur. Les druides furent dépêchés sur la zone pour limiter les dégâts. Calad faisait parti de l'escadre qui arriva la première. un vision d'horreur s'offrit à eux. Une horde d'élémentaires de feu dévoraient la forêt et ses environs. Les combats s'engagèrent, durèrent. Alimentés par le météore, les élémentaires semblaient inarrêtables. Pendant quelques années, la guerre fit rage entre le feu et les protecteurs de la forêt. Calad était alors un druide accompli. Son ancien maître, lui, était sur le déclin. Plus le temps passait, plus les elfes perdaient du terrain sur le feu. Les pluies n'éteignaient plus les foyers, les brasiers se rapprochaient de la "ville dans les arbres". Épuisée par les combats, la communauté tenta sa dernière chance. Afin de préserver la forêt, les druides s'attaquèrent à la source du mal. La plupart des anciens, dont Gil-Gay'ed, se frayèrent un chemin jusqu'au météore et sacrifièrent leur vie pour mettre fin au désastre, enfermant le météore dans une prison de chêne faite de leurs corps transformés. Privé d'air, le foyer s'éteignit bientôt. Les deux anciens et les autres plus jeunes purent alors venir à bout des brasiers et des élémentaires privés d'approvisionnement.

Alors que la communauté se reconstruisait difficilement, la perte de son ancien maître était insupportable à Calad. Il avait souvent écouté son vieux mentor lui parler du monde, de ce qu'il avait vécu et découvert en le parcourant. Il prit donc la route pour acquérir tout ce savoir, pour découvrir toutes les facettes du monde et peut-être trouverait-il un jour une raison au désastre de ses origines. Pendant près de 150 ans Calad parcourut Faerûn, prenant soin des arbres, témoignant de la renaissance de la Nature dans les endroits les moins hospitaliers. Au long de ses voyages, il entendit à plusieurs reprises parler d'une contrée où la nature semblait avoir perdu ses droits. Armé de sa seule foi, il se dirigea vers une petite ville portuaire nommée Marisse où peut-être il trouvera de quoi se rendre utile.