Fureur et cris de douleurs, tels sont les mots qui pourraient décrire les derniers événements dans les Terres Rousses.
L’ancien fortin est enfin tombé aux mains des militaires, le commandement y voit une victoire éclatante sur la fripouille qui s’amassent sur les plateaux et dans les montagnes, mais les personnes ayant participés aux combats murmurent que les combats tenaient plus de la débâcle. Les rumeurs sont nombreuses, emplissant les discussions des habitués du Vent en poupe, tous s’accordent à dire que cette victoire augure une ère de reconquête. Des sergents écument les auberges et tavernes à la recherche de volontaire pour porter armes et boucliers. On annonce une vie d’aventure et une paie convenable. Beaucoup y voient encore une mort prématurée. Ce n’est certainement pas loin de la vérité.
Le fortin est tombé, voilà la seule chose sur laquelle on s’accorde dans les tavernes. Situé sur les hauteurs des Terres Rousses, il avait été construit pour protéger le glorieux Empire Azurien d’une remontée des hordes bestiales venant de l’ancienne Bantas. Jamais elles ne tentèrent de monter si haut, mais là ou les bêtes sauvages avaient renoncé de s’attaquer, Ignire fit des ravages. Le fort fut abandonné et lentement perdit de sa superbe, tombant en ruine au gré des ans avant que les bandits ne l’emplissent et ne le remettent en état. Mais désormais ce qui était militaire est de nouveau militaire. Pris difficilement, pour ne pas dire laborieusement, les troupes du premier régiment d’infanterie se sont engouffrées entre les murs de bois pour dresser le drapeau impérial. Quelques murmures de survivants laissent entendre qu’ils ont rencontré là bas le Renard Rouge et qu’ils ont subi une humiliation, mais l’important est ailleurs, le fortin est tombé.
Cette victoire pimpante a donné lieu à une vague de promotions, le capitaine Blackburn passe commandant du fort. Cruelle promotion selon certains, à dire vrai cette promotion tient plutôt de la rétrogradation, le nouveau commandant se retrouve ainsi esseulé dans un fort en ruine, loin des prochaines grandes campagnes. Finalement, cette victoire n’était sûrement pas aussi éclatante que le dit la propagande impériale. Seuls les personnes ayant participés à ses combats pourront vous le dire, mais le voudront ils ?